Attentat de Berlin, les polices européennes à la recherche d’un Tunisien

Attentat de Berlin, les polices européennes à la recherche d’un Tunisien

Suite à l’attentat au camion-bélier qui a fait en début de semaine 12 morts et des dizaines de blessés en plein centre de Berlin, l'enquête se concentre sur un jeune Tunisien nommé Anis Ben Amri. Cet homme, le principal suspect de l’attaque, serait en lien avec une filière jihadiste européenne... Un mandat de recherche à l’échelle du continent à été émis.

Il s'appelle Anis Amri, 24 ans, et fait l'objet d'une vaste chasse à l'homme à l'échelle européenne depuis mercredi, près de deux jours après l'attentat meurtrier qui été revendiqué par le groupe terroriste Etat islamique (EI). Son portefeuille et ses papiers avaient été découverts dans le poids lourd qui a ravagé lundi soir un marché de Noël.

Mais les policiers se sont focalisés toute la journée du mardi en priorité sur un suspect pakistanais, finalement mis hors de cause et libéré. « Ça a duré avant que la police criminelle ne se tourne vers Amri et le considère comme suspect », constate la Süddeutsche Zeitung.

Pour sa part, la police tunisienne s’est elle aussi impliquée dans l’enquête.  Après l’avis de recherche émis contre le Tunisien de 24 ans, suspecté d’avoir tué aussi le chauffeur du camion polonais qui a été utilisé dans l’attentat, la brigade antiterroriste tunisienne a interrogé ce mercredi sa famille. Anis Amri, dont la famille réside à Oueslatia, dans le centre du pays, a quatre sœurs et un frère.

Ce jeudi 22 décembre, quatre «  contacts  » d’ Anis Amri ont été arrêtés lors de perquisitions, a affirmé le procureur fédéral allemand. Les opérations ont eu lieu dans les quartiers de Berlin Kreuzberg, Moabit et Prenzlauer Berg aux environs de 4h.

La polémique sur les réfugiés en Allemagne se double depuis hier soir d'une autre polémique, sur les dysfonctionnements de la sécurité. Anis Amri, considéré comme le principal suspect de l'attentat de Berlin, n'a en effet jamais été interpellé par la police outre-Rhin alors qu'il était considéré comme un homme potentiellement dangereux, en lien avec un groupe terroriste d'acheminement de jihadistes vers la Syrie et l'Irak. Hier soir, 300 militants d'extrême droite ont manifesté devant la chancellerie à Berlin pour pointer ces dysfonctionnements mais aussi demander la démission d'Angela Merkel, accusée d'avoir ouvert l'Allemagne

La demande d'asile d’Anis Amri a par ailleurs aussi été rejetée mais son expulsion a été bloquée par son pays d'origine. Malgré cette longue liste de suspicions établie aussi bien au niveau fédéral que dans les Etats-régions de Berlin et de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), il a été laissé en liberté par manque de preuve. La presse se demandait dès lors comment les policiers et les procureurs avaient pu rater autant de signaux d'alerte, l'individu ayant par ailleurs été lié des mois durant à la mouvance salafiste et à des prédicateurs de la guerre sainte bien connus.

 

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