Affaire Khashoggi : Erdogan et Trump haussent le ton
- --
- 22 octobre 2018 --
- International
La saga Khashoggi ne cesse de prendre de l’ampleur. L’Arabie Saoudite a admis samedi que Jamal Khashoggi a été tué au consulat saoudien d’Istanbul. Depuis, les politiques Saoudiens soutiennent que l’héritier du trône, Mohamed Ben Salmane, n’était pas au courant de l’opération en amont. En conséquence de ces déclarations, la Turquie décide finalement d’abattre ses cartes : le président turque Recep Tayyip Erdogan promet « toute la vérité » sur la mort du journaliste.
En effet, depuis sa disparition au consulat saoudien d’Istanbul, le 2 octobre les Turques étaient les premiers à évoquer l’assassinat de Jamal Khashoggi. Depuis plus de deux semaines déjà, les autorités Turques sont sur la réserve et n’ont à ce jour dévoilé aucun détail des circonstances de la mort du dissident saoudien. Mais dimanche, lors d’une réunion de son parti, le chef de l’Etat turque a annoncé qu’il dévoilera mardi, « toute la vérité » sur la mort de M. Khashoggi. « Nous sommes en quête de justice » ajouta-il.
Les Turques ne sont heureusement pas les seuls à hausser le ton contre l’Arabie Saoudite qui n’est à présent soutenue que par ses alliés habituels en l’occurrence, le Koweit, l’Egypte ou les Emirats des Arabes Unis. La France, la Belgique et l’Allemagne demandent quant à eux, des comptes aux Saoudiens. Dans un communiqué commun, les trois pays ont affirmé qu’il y avait toujours « un besoin urgent de clarification » sur les circonstances de la mort du journaliste et que les hypothèses saoudiennes devaient s’appuyer sur des faits crédibles. Dans la foulée, l’Allemagne a annoncé qu’elle mettait un terme aux exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite au vue la situation actuelle.
Après avoir décrit la version saoudienne de « crédible », Donald Trump confie au Washington Post dans une interview, qu’il y’a « manifestement eu tromperie et mensonges ». Dimanche soir, les dirigeants américain et turque ont échangé une conversation téléphonique très critique sur l’éternel manque de collaboration des autorités Saoudiennes. Ils insistent lourdement sur « la nécessité d’éclaircir tous les aspects de l’affaire Khashoggi », rapporte l’agence de presse turque Anadolu.
Face aux accusations occidentales, l’Arabie Saoudite réplique par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères Adel Al-Jubeir, qui soutient toujours que MBS n’avait pas prémédité l’opération. « Même les plus hauts responsables du renseignement n’étaient pas au courant, c’est une opération dans laquelle des individus ont outrepassé l’autorité de leurs chefs et leurs responsabilités. Ils ont fait une erreur en tuant Jamal Khashoggi au consulat, et ils ont essayé de la maquiller », a-t-il confié dans une interview à la chaîne américaine Fox News. Il a également ajouté que Ryad ne connaissait pas les détails des circonstances de la mort du journaliste.
MB
Commentaires