Algérie : le cinquième mandat de Bouteflika aggrave la crise politique
Le Financial Times britannique a fait état de sombres perspectives pour l'Algérie, dont le président en difficulté, Abdelaziz Bouteflika, se prépare pour un cinquième mandat qui risque de prolonger la crise économique et politique en Algérie.
Préserver Bouteflika, qui dirige l'Algérie depuis 1999, en tant que président « menace de prolonger la paralysie politique dans un pays confronté au défi colossal de transformer son économie tributaire du pétrole et du gaz afin de créer des emplois pour des millions de jeunes frustrés tout en vivant de réserves de monnaie en déclin, » a écrit le journal Londonien.
Le journal a évoqué les incertitudes entourant l'état de santé de Bouteflika, citant des déclarations d'un responsable français des services de renseignement français affirmant que le président avait été maintenu artificiellement en vie.
Le maintien de Bouteflika au pouvoir témoigne d'une crise au sein des clans du régime algérien, qui n'ont jusqu'à présent pas pu se mettre d'accord sur un successeur, a ajouté le journal.
Les voix dissidentes opposées au cinquième mandat de Bouteflika ont été réprimées, a noté le journal, ajoutant que la police avait encerclé les places publiques et les avait remplies de camions à ordures garées pour empêcher les gens de se rassembler.
En plus des incertitudes politiques, les perspectives économiques de l’Algérie sont mauvaises. Le gouvernement du pays du Nord utilise ses réserves de change depuis 2014, lorsque les prix du pétrole ont chuté. Selon les chiffres officiels, les réserves sont passées de 178 milliards de dollars en 2014 à 88,6 milliards de dollars à la fin de juin.
Les groupes de réflexion ont prévenu que l'Algérie serait à court de devises fortes en 2023 si elle maintenait le même niveau de dépenses. Certains ont même mis en garde contre une reproduction du scénario vénézuélien en Algérie si aucune réforme n'était entreprise pour réduire la dépendance à l'égard des exportations de pétrole et de gaz.
Le FMI dresse également un tableau sombre des perspectives économiques en Algérie.
MN
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