Comment piloter efficacement les territoires... l'Institut CDG traite la question

Comment piloter efficacement les territoires... l'Institut CDG traite la question

L’Institut CDG a organisé ce 22 septembre un webinaire autour de la thématique « piloter efficacement les territoires », avec comme intervenants Karim Achengli, président du Conseil de la région de Souss-Massa, Marouane Abdelati, Directeur du pôle relations avec les territoires, CDG, Tariq Akdim, Président du LOGOS, expert en politique territoriale de développement, et Driss Essaouabi, Directeur général de la Société d’Aménagement Zenata, CDG.

L’occasion était ainsi donnée d’appréhender la problématique des territoires avec un chercheur, un opérateur élu et deux responsables de la CDG, directement impliqués dans le sujet. Pour eux, les territoires doivent être pensés autrement, surtout dans le contexte actuel du séisme ; le territoire est devenu l’acteur et le partenaire essentiel du pouvoir central, bien que nombre de communes ne sont pas outillées encore pour prendre en charge et développer leurs territoires. C’est pour cela que, les projets de développement territorial ne pouvant se réaliser que s’ils sont dirigés par les collectivités territoriales, de 2015 à 2022 le concept territorial a évolué et continue d’évoluer car il y a une prise de conscience de l’Etat et des collectivités.

Concrètement, s’accordent les intervenants, il faut réfléchir global ; l’Etat veut décentraliser, mais il faut préalablement passer par la déconcentration, et là, il y a encore un problème, car il faut outiller les territoires en compétences, locales, surtout que ces territoires sont demandeurs. Dans ce cas, les logiques sont-elles transversales ou verticales ? Il faut d’abord entamer les choses au niveau régional et non plus central, et l’Etat a donc cédé plusieurs compétences mais il ne peut le faire radicalement car les territoires doivent être préalablement préparés.

Mais il y a aussi la gouvernance… elle se matérialise dans les plans régionaux ou nationaux, mais la gouvernance, c’est aussi la gestion de l’information ; si les alertes sont remontées au moment opportun, la région pourra réagir convenablement et dans la réactivité et la célérité. La gouvernance, c’est aussi le transfert des pouvoirs du central au local. Mais où en sont la déconcentration et la décentralisation, les deux jalons primordiaux de la régionalisation avancée ? Problème car malgré les textes de 2011 et 2015, sa mise en place prend du temps, bien que déconcentrer et décentraliser soient en eux-mêmes des gains de temps. La libre administration n’existe toujours pas dans les faits, et l’une des clés de cette libre administration, au-delà des compétences, est le financement.

Une fois cela mis en place, avec une bonne gouvernance, il faut transformer l’essai, c’est-à-dire concrétiser les politiques en réalité. Le marketing territorial est très important car il permet d’imaginer des projets pertinents dans leur contexte, puis de les faire aboutir. Le marketing territorial commence par l’identité du territoire en question car il peut promouvoir la diversité culturelle et renforcer le sentiment d’appartenance à un territoire ; il doit améliorer l’image de marque du territoire, créant l’intérêt auprès des investisseurs, des touristes, de futurs résidents. Le marketing territorial permet également de mettre en place aussi des mécanismes de concertation, pour que le produit qui sera prôné soit accepté de tous, fasse l’objet d’un consensus. Enfin, le marketing territorial intervient dans la recherche et l’obtention de financements.

Sur le plan rural, les centres ruraux émergents doivent succéder aux centres ruraux délimités, pour lesquelles la loi précisait qu’une partie pouvait être rurale et l’autre urbaine, et d’autres centres délimités étaient définis dans la loi. Ce concept de centres ruraux délimités avait déjà de grands avantages car il permettait de réguler le dispositif urbanistique destiné à la construction. Si on greffe sur le centre rural délimité la notion de centre rural émergent, on pourra ériger dans certains territoires de vraies villes. Et ces centres ruraux émergents seraient conçus avec des structures qui respectent les réglementations, qui réduiraient la déperdition scolaire… où il ferait bon vivre.

En conclusion, les panélistes sont convenus que le Maroc vit un moment territorial et qu’il a devant lui une opportunité de penser différemment les territoires. Il y a cependant une temporalité pour faire évoluer de manière progressive les compétences du central vers le territorial, mais il faut penser à des mécanismes pour assurer un développement urgent.

Tout le monde est impliqué, administration, élus, société civile, et tout le monde doit être mobilisé pour faire aboutir et réussir la territorialisation. La CDG est un acteur incontournable, qui a toujours été au service du territoire, à travers différents corps de métiers. Il faut insister sur quatre choses importantes, convergence, synergie, stratégie, et mutualisation de actions. Faisons de la politique pour le développement durable et non le contraire.

 

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