Jouahri : Le nouveau régime de change, un levier stratégique pour l’économie marocaine

Jouahri : Le nouveau régime de change, un levier stratégique pour l’économie marocaine

La réforme du régime de change revêt une importance stratégique pour l’avenir de l’économie nationale, s’inscrivant dans le cadre des réformes structurelles visant à renforcer sa résilience, a affirmé, lundi à Rabat, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri.

S’exprimant devant la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers, lors d’une réunion consacrée à la réforme du régime de change, M. Jouahri a souligné que le Maroc, sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est engagé résolument sur la voie de réformes structurelles profondes visant à doter l’économie nationale des outils nécessaires pour faire face aux mutations d’un monde en perpétuelle évolution, poursuivant que la réforme du régime de change s’inscrit pleinement dans cette dynamique.

En outre, le Wali de BAM a relevé que le régime de change constitue la pierre angulaire de la politique monétaire du Royaume et un pilier essentiel de la stabilité macroéconomique, en raison de son impact direct sur la compétitivité, les échanges commerciaux, les investissements étrangers et le pouvoir d’achat des citoyens. Ainsi, une réforme de cette ampleur nécessite une approche prudente, progressive et rigoureusement préparée, a-t-il noté, précisant que l’objectif n’est pas de déséquilibrer les fondamentaux économiques, mais de les consolider et de les adapter aux exigences d’une économie moderne et ouverte.

À cet égard, il a fait savoir que la Banque centrale a consacré le temps nécessaire à la réalisation des études et analyses requises, à l'examen des meilleures pratiques internationales, ainsi qu'à l'évaluation de l'impact de cette réforme sur l’économie nationale et le pouvoir d’achat, et ce en étroite coordination avec le ministère de l’Économie et des Finances.

Parallèlement, M. Jouahri a indiqué que cette réforme fait l’objet d’un suivi régulier de la part du Fonds monétaire international, qui n’a eu de cesse de recommander aux autorités marocaines d’avancer dans ce chantier, ajoutant que le Royaume n’a lancé cette réforme qu’après avoir satisfait à toutes les conditions préalables.

Pour sa part, le directeur des opérations monétaires et des changes à BAM, Younes Issami, a affirmé que la réforme du régime de change constitue une décision souveraine, préparée depuis 2007 en coordination entre le gouvernement, représenté par le ministère de l’Économie et des Finances, et la Banque centrale.

Dans cette même veine, M. Issami a précisé que cette réforme avance dans un contexte favorable, caractérisé notamment par un développement soutenu du marché, une plus grande influence des mécanismes d’offre et de demande dans la fixation du cours du dirham, ainsi qu’un taux d’inflation maîtrisé. Les évaluations trimestrielles de Bank Al-Maghrib montrent que le niveau actuel du taux de change est en ligne avec les fondamentaux de l’économie nationale, a-t-il ajouté.

De son côté, le directeur des études économiques à BAM, Mohamed Taamouti, a insisté sur la nécessité d’une transition ordonnée et fluide vers la prochaine phase de la réforme, en veillant à maîtriser l’inflation et à préserver un niveau adéquat de réserves en devises.

Selon lui, cette transition suppose également le développement d’un marché des changes plus profond et liquide, l’instauration d’une politique transparente encadrant les interventions de BAM sur ce marché, ainsi que la mise en place de dispositifs efficaces pour l’évaluation et la gestion des risques de change, tant au niveau du secteur public que privé.

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