
Chtouka-Aït Baha : une station de dessalement innovante pour sécuriser l’eau du Grand Agadir
Mise en service en 2022, la station de dessalement de l’eau de mer située dans la province de Chtouka-Aït Baha est un ouvrage hautement stratégique visant à réduire le stress hydrique au niveau du Grand Agadir et le manque accru des ressources en eau potable et en eau d’irrigation dans le bassin hydraulique du Souss Massa.
Cet ambitieux projet est le fruit de la mutualisation des efforts et des moyens entre le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et les partenaires institutionnels et professionnels, ainsi que les autorités au niveau régional et provincial.
D’un coût global de 4,41 milliards de dirhams (MMDH), dont 2,35 MMDH pour la composante irrigation et 2,06 MMDH pour l’eau potable, ce chantier d’envergure, se veut une alternative pertinente pour pallier l’inexorable déficit hydrique et offrir une nouvelle solution en matière de ressources en eau.
S’inscrivant dans le cadre des efforts de sauvegarde de la nappe phréatique, cet ouvrage hydraulique contribue également à l’alimentation en eau potable du Grand Agadir, eu égard à l’insuffisance de l’offre en ressources conventionnelles.
Cette station qui permet de produire de l’eau dessalée partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation, profite aux exploitations agricoles notamment celles dédiées à la culture des agrumes.
Dans une déclaration à la MAP, Ayoub Ramdi, ingénieur en génie rurale à l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) de Souss Massa, a indiqué que cette installation d’envergure joue un rôle très important permettant de sécuriser l’alimentation de la région du Grand Agadir (Agadir Ida-Outanan et Inezgane Ait Melloul) en eau potable et le périmètre de Chtouka Ait Baha en eau d’irrigation.
La mise en service de cette unité de dessalement a permis de produire 275.000 m³/jour à raison d’un débit de 150.000 m³/jour d’eau potable et de 125.000 m³/jour d’eau d’irrigation, a-t-il précisé, faisant savoir que le projet l’extension de la station pour augmenter sa capacité est en cours d’étude.
Ainsi, la station de dessalement de Chtouka-Aït Baha s’impose désormais, en tant que solution efficace et pertinente pour répondre aux besoins en eau à Souss-Massa.
Elle demeure un projet structurant et anticipatif, qui s’inscrit dans le sillage des efforts continus pour répondre aux besoins en eau potable de la région de Souss-Massa et accompagner son développement soutenu.
Cet ouvrage hydrique intervient à point nommé dans un contexte marqué par une forte pression sur les ressources hydriques, en raison des années consécutives de sécheresse, entraînant la baisse du débit des cours d’eau et une diminution notable des nappes phréatiques.
Cette station de dessalement vient s’ajouter à d’autres projets réalisés au niveau de la région de Souss-Massa, dont le barrage “Tamri”, en cours de construction dans la préfecture d’Agadir Ida-Outanane.
Il s’agit aussi de la réalisation de la nouvelle station de dessalement sur la plage d’Aglou pour sécuriser l’approvisionnement de la ville de Tiznit, pour un coût global de 2,7 MMDH.
Il est question également de la poursuite de la réalisation des travaux de surélévation du barrage “Mokhtar Soussi” dans la province de Taroudant, pour atteindre une capacité de 281 millions m³, ainsi que l’installation d’usines de dessalement mobiles, l’acquisition de camions citernes et l’intensification de la réalisation de forages exploratoires.
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