
Dakar : Baraka réaffirme l’engagement du Maroc à partager son expertise hydrique avec l'Afrique
Le Maroc s'érige en modèle en matière de gouvernance hydrique et réaffirme son engagement à partager son expertise et ses meilleures pratiques avec les pays africains frères, dans la perspective de l’édification d’une Vision africaine de l’eau, a souligné, lundi à Dakar, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka.
S’exprimant lors de la 14e Assemblée générale du Conseil des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW), M. Baraka, également Vice-Président de l’AMCOW pour la région Afrique du Nord (2025-2027), a mis en avant l’expérience pionnière du Maroc en matière de gouvernance de l’eau, citant le dessalement de l’eau de mer avec des projets intégrant les énergies renouvelables, la mobilisation des ressources non conventionnelles, l’optimisation des coûts des services hydriques, l’efficacité énergétique dans le secteur de l’eau et la promotion des partenariats public-privé comme levier de durabilité et de performance.
Baraka a mis en garde que "près de 400 millions d’Africains sont encore privés d’eau potable et plus de 800 millions n’ont pas accès à des services d’assainissement et d’hygiène de base", notant que les investissements actuels, estimés entre 10 et 19 milliards de dollars par an, restent largement insuffisants au regard des 30 milliards nécessaires pour couvrir les besoins à l’horizon 2030. Dans ce contexte, le ministre marocain a insisté sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources financières et de diversifier les mécanismes de financement, en recourant notamment aux partenariats public-privé, aux financements climatiques et islamiques ainsi qu’aux obligations vertes.
Baraka a rappelé que, dans le cadre de la vice-présidence du Maroc à l’AMCOW pour l’Afrique du Nord, le Royaume a organisé en avril dernier à Rabat une série de consultations régionales ayant permis de définir des priorités techniques destinées à enrichir le projet de Vision africaine de l’eau à l’horizon 2063. De même, des recommandations ont été présentées par la suite à la Conférence panafricaine PANAFCON-3, tenue en mai 2025 à Lusaka.
"Ce projet de Vision 2063 constitue un cadre stratégique majeur qui sera examiné par le Comité technique spécialisé de l’Union africaine, avant d’être soumis pour adoption à la 39e Session ordinaire du Sommet de l’Union africaine, prévue en février 2026", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il sera ensuite présenté à la communauté internationale lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, programmée en décembre 2026 aux Émirats arabes unis.
Dans la foulée, M. Baraka a annoncé que le Maroc accueillera, du 1er au 5 décembre 2025 à Marrakech, la 19e édition du Congrès mondial de l’eau, organisé en partenariat avec l’Association internationale des ressources en eau (IWRA).
Placée sous le thème "L’eau dans un monde qui change : Innovation et adaptation", cette rencontre de haut niveau réunira des responsables politiques, des experts, des chercheurs et des acteurs internationaux pour explorer des solutions innovantes et durables.
Ce Congrès offrira, selon lui, une plateforme unique pour renforcer la coopération internationale et mettre en avant les expériences réussies, notamment marocaine, dans la gestion intégrée et résiliente des ressources en eau. En marge de cette rencontre, M. Baraka a eu une série d’entretiens bilatéraux avec plusieurs homologues africains, axés sur le partage d’expériences et l’examen des opportunités de coopération.
Ces échanges ont permis d’identifier des pistes concrètes de collaboration, notamment dans le domaine du dessalement de l’eau de mer adossé aux énergies renouvelables, du développement des ressources non conventionnelles, de l’efficacité énergétique et du renforcement des partenariats public-privé.
La 14e session ordinaire de l'Assemblée générale du Conseil des ministres africains de l’eau réunit les ministres et experts africains chargés de l’eau afin d’examiner les défis majeurs liés à la gouvernance des ressources hydriques.
Les discussions portent notamment sur l’adaptation des cadres juridiques et institutionnels, le renforcement des capacités de suivi et de partage de données fiables, ainsi que sur les mécanismes de financement innovants pour garantir un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement.
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