Benalilou : « La probité, pilier central du projet de développement du Maroc »

Benalilou : « La probité, pilier central du projet de développement du Maroc »

Le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a érigé la probité en un choix stratégique et un pilier central de son projet de développement, a affirmé, lundi à Doha, le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou.

Dans une allocution au nom du Royaume lors de la 11e Conférence des États parties à la Convention des Nations unies contre la corruption, qui se tient à Doha du 15 au 19 décembre, M. Benalilou a souligné le caractère fondamental de l’intégrité pour instaurer la confiance, tout en étant une condition préalable à l’efficacité des politiques publiques et garantir un accès juste et équitable aux droits et aux services, et un pilier fondamental pour la construction d’un État de droit et d’institutions.

Il a souligné que les profondes réformes constitutionnelles et institutionnelles entreprises par le Maroc lui ont permis de mettre en place un système national complet de prévention et de lutte contre la corruption, notant que ce système s’est traduit par la mise en place des politiques publiques et des projets structurels visant à inscrire l’intégrité et la responsabilité comme un choix national permanent, garantissant ainsi la pérennité du processus du pays en matière de démocratie, de développement et de droits humains.

Le Président de l’INPPLC a également insisté que l’engagement total du Royaume dans la dynamique internationale de lutte contre la corruption se concrétise par l’achèvement de l’ensemble des phases de l’évaluation de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption et par l’engagement de publier des rapports d’évaluation, ce qui place le Maroc parmi les pays qui ont choisi une mise en œuvre transparente et publique comme critère de crédibilité de leur engagement international.

Benalilou a ajouté que la participation active du Royaume à divers réseaux et mécanismes internationaux de lutte contre la corruption témoigne d’une volonté réformatrice et d’une conviction profonde que la lutte contre la corruption ne peut atteindre ses objectifs que dans un cadre de coopération internationale solidaire et collaborative, fondée sur l’échange d’expertise et la mutualisation des efforts.

Au niveau national, M. Benalilou qui conduit la délégation marocaine participant à la conférence a expliqué que cet engagement international constituait un point de référence fondamental pour l’élaboration de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption, laquelle a été élaborée selon une approche participative élargie, avec la contribution des institutions de l’Etat, de la société civile et du secteur privé, faisant observer que le Royaume se prépare à lancer une seconde stratégie, témoignant de sa maturité institutionnelle et d’une transition vers une nouvelle génération de réformes axées sur l’impact et les résultats.

Benalilou a noté que la politique pénale du Royaume s’appuie également sur les références onusiennes, en alignant l’arsenal législatif national sur les exigences de la Convention et en renforçant les capacités d’enquête pénale par l’adoption de mécanismes d’investigation spécialisés, ce qui renforce l’efficacité de la détection des infractions de corruption et des poursuites contre leurs auteurs.

Sur le plan préventif, le président de l’INPPC a affirmé que l’amélioration de la transparence et de la qualité des services publics est une pierre angulaire de l’approche nationale en matière d’intégrité, mettant en avant l’importance des initiatives conjointes public-privé, de la réforme du système des marchés publics et de l’amélioration du climat des affaires en tant qu’outils stratégiques pour réduire les risques potentiels de corruption et établir des normes d’intégrité élevées dans les secteurs stratégiques.

Face à la redéfinition des cartographies des risques de corruption due à la digitalisation, à l’intelligence artificielle et à la complexité des chaînes transfrontalières, M. Benalilou a appelé à un changement de paradigme dans l’approche internationale de la lutte contre la corruption.

Ce changement, a-t-il poursuivi, doit reposer sur trois piliers interdépendants, en consacrant la prévention comme fondement des politiques publiques, en développant des systèmes d’évaluation rigoureux et objectifs pour appuyer la prise de décision publique et la planification stratégique et en tenant compte des risques émergents liés à la transformation technologique, afin que l’intelligence artificielle ne devienne pas un instrument de création de nouvelles formes de corruption.

Il a souligné que la lutte contre la corruption n’est pas simplement une question technique ou juridique à résoudre au sein des frontières nationales, mais bien un combat humanitaire pour la dignité, les droits et le développement durable, jetant la lumière sur le lien étroit entre corruption et droits humains, ainsi qu’avec les enjeux de développement, d’environnement et de climat ainsi que sur l’importance de la coordination et de l’intégration des processus onusiens, notamment les processus de Vienne, de Genève et de New York, afin de renforcer l’efficacité de l’effort international collectif de lutte contre la corruption.

La délégation marocaine, conduite par M. Benalilou, est composée de l’ambassadeur du Royaume au Qatar, Mohamed Setri, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume à Vienne, Azzeddine Farhane, et l’inspecteur général des finances au ministère de l’Économie et des Finances, Mohamed Manchoud, ainsi que des représentants de plusieurs institutions et instances nationales.

À noter que la Conférence des États parties à la Convention des Nations unies contre la corruption constitue le plus grand forum international dédié à la promotion de l’intégrité, de la transparence et de la lutte contre la corruption.

Organisée tous les deux ans, elle réunit les 192 États parties à la Convention, ainsi que plus de 2.500 participants issus des gouvernements, des organisations régionales et internationales, du secteur privé et de la société civile.

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