Le Maroc présente à Genève son modèle de gestion des risques de catastrophes naturelles

Le Maroc présente à Genève son modèle de gestion des risques de catastrophes naturelles

Le modèle marocain de gestion des risques de catastrophes, basé sur une approche prospective et intégrée fondée sur la prévention, l'action proactive et le soutien à la résilience, a été mis en avant lors de la 8ème session de la Plateforme mondiale pour la Réduction des Risques de Catastrophe (GP2025), qui se tient du 2 au 6 juin à Genève.

Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'Assiste, au lendemain du séisme d'Al Hoceima, le 25 mars 2004, a marqué "un tournant majeur" dans la gestion des effets des catastrophes, a affirmé le gouverneur, directeur de la gestion des risques naturels au ministère de l'Intérieur, Abdallah Nassif, qui représentait le Maroc à une table-ronde ministérielle, organisée dans le cadre de la GP2025.

Ce Discours Royal a souligné “la nécessité de développer nos capacités de surveillance et de prévision, de renforcer nos moyens proactifs et de dépasser la perspective traditionnelle de la réponse curative aux catastrophes pour adopter une approche prospective et intégrée fondée sur la prévention, l'action proactive et le soutien à la résilience”, a-t-il poursuivi.

Le gouverneur a relevé, dans ce contexte, que le Royaume du Maroc a œuvré à la mise en place d'une gouvernance institutionnelle en matière de gestion des risques de catastrophes, en élaborant un programme intégré de gestion des risques reposant sur trois piliers : gouvernance, prévention et financement.

Une stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles couvrant la période 2020-2030 a également été adoptée, a-t-il ajouté, notant que l'ensemble de ces mesures a nécessité un financement adéquat pour renforcer la résilience des populations.

Selon le responsable, les réformes du système de gestion des risques naturels ont permis l'adoption et la mise en œuvre de “mécanismes de financement diversifiés et innovants”, couvrant les différentes étapes du cycle de gestion des risques de catastrophes.

Le gouverneur a, ensuite, passé en revue ces différents mécanismes de financement, citant en premier lieu, le Fonds de Lutte contre les effets des Catastrophes Naturelles (FLCN), qui a soutenu, depuis 2015, quelque 395 projets de prévention, pour un coût total de plus de 500 millions de dollars, le FLCN contribuant à hauteur d'un tiers, le reste provenant des secteurs concernés.

Le modèle marocain s'appuie sur ce fonds, mais si ses capacités sont dépassées, l'État intervient pour couvrir la différence, a-t-il expliqué.

Et d'ajouter que le modèle marocain s'appuie également sur des mécanismes financiers flexibles et efficaces durant la phase de relèvement et de reconstruction, créant un ensemble de fonds destinés à financer des programmes et des plans visant à gérer les effets des catastrophes naturelles et à réhabiliter et reconstruire les zones touchées.

Le Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme d'Al Haouz en est un exemple récent, a-t-il dit, notant que ce dernier a été affecté au financement d'un programme de réhabilitation et de reconstruction complet et soigneusement étudié.

M. Nassif a, par ailleurs, relevé que face à l'impossibilité d'atteindre un ratio “risque zéro”, le Royaume du Maroc a adopté un système de couverture des conséquences des événements catastrophiques. Ce système instaure un double dispositif d'indemnisation combinant un système d'assurance pour les victimes assurées et un système allocataire pour les victimes non assurées, financé par le Fonds de Solidarité contre les Événements Catastrophiques (FSEC).

Ce système a été activé pour la première fois suite au séisme dévastateur qui a secoué la région d'Al Haouz en 2023, afin d'indemniser les victimes pour les dommages physiques et matériels subis, a-t-il précisé, saisissant l’occasion pour réaffirmer l'engagement du Royaume du Maroc à partager son expertise avec d'autres pays dans ce domaine.

Intitulée “Accélérer le financement de la résilience : Des solutions sur mesure pour la réduction des risques de catastrophe”, cette table-ronde a réuni les ministres de 43 pays, ainsi que la Banque mondiale et le PNUD, pour discuter des défis et des opportunités liées au financement du renforcement de la résilience et présenter leurs expériences, leurs succès et leurs solutions, ainsi que des propositions concrètes pour des stratégies de financement inclusives et équitables.

Elle s’inscrit dans le cadre de la GP2025, qui est un forum mondial multipartite organisé conjointement par le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR) et le gouvernement suisse, avec la participation de plus de 4.000 représentants de gouvernements, d’organisations internationales, du secteur privé, du monde académique et des ONG.

Le Maroc y est représenté par une délégation multi-acteurs, conduite par M. Nassif, et représentant plusieurs départements et institutions concernés par la thématique.

Commentaires