Coopératives au Maroc : un secteur clé pesant 3% du PIB national

Coopératives au Maroc : un secteur clé pesant 3% du PIB national

La valeur ajoutée générée par les coopératives au Maroc est estimée à 21,3 milliards de dirhams (MMDH), soit environ 3% du produit intérieur brut (PIB), selon le Secrétariat d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire.

Ce secteur contribue de manière importante à la création d’emplois, avec plus de 689.000 adhérents aux coopératives, 268.000 associations actives dans divers domaines, ainsi que 63 mutuelles, a précisé la directrice de la promotion de l’économie sociale et solidaire au Secrétariat d’État, Salwa Tajri, qui s’exprimait, jeudi, lors d’une rencontre, dans le cadre du festival de Boulemane du safran et des plantes médicinales et aromatiques.

Elle a souligné que l’économie sociale et solidaire représente également un levier de développement, notamment en milieu rural, et un domaine prometteur pour la création d’emplois, la génération de richesses et l’inclusion économique et sociale, particulièrement pour les femmes et les jeunes. Selon elle, ce secteur occupe une place importante dans les plans de développement régionaux, avec un budget d’environ 6 milliards de dirhams programmé sur cinq ans.

Mme Tajri a, en outre, mis en lumière les enjeux majeurs du secteur, parmi lesquels la lutte contre l’exclusion sociale, précisant que plus de 4.200 projets ont été réalisés dans le cadre des programmes urbains 2011–2015. Les coopératives féminines s’élèvent à 7.800, regroupant plus de 50.000 adhérentes, a-t-elle rappelé.

Le secteur joue aussi un rôle »essentiel » dans la préservation des métiers ancestraux, du patrimoine culturel et de l’identité civilisationnelle, ainsi que dans le renforcement de la solidarité et de l’inclusion sociale, a-t-elle poursuivi, insistant sur l’importance de faire de l’économie sociale et solidaire une véritable locomotive de création de richesses, d’emplois et de développement territorial, en l’intégrant dans les politiques économiques, en renforçant la structuration du secteur, en développant la culture entrepreneuriale et l’innovation sociale et en instaurant une gouvernance adaptée à ses spécificités stratégiques et territoriales.

Par ailleurs, Mme Tajri a évoqué la stratégie sectorielle à l’horizon 2032, qui vise à relancer l’économie sociale et solidaire, à élargir le champ de ses activités, à intégrer de nouveaux acteurs et à unifier les initiatives. Cette stratégie repose également sur la contribution à la croissance et à l’inclusion sociale, la diversification des domaines d’intervention, ainsi que sur la mise en place d’un mécanisme de pilotage et de suivi.

Elle a souligné l’importance des programmes mis en œuvre dans la région Fès–Meknès pour accompagner les coopératives et les structures de l’économie sociale, tout en mettant en avant le rôle »crucial » des foires et marchés itinérants dans la promotion des produits régionaux. La région compte 6.200 coopératives, regroupant 63.468 adhérents, soit 10,2% du total national. Parmi celles-ci, 723 coopératives féminines (soit 9,4 %) rassemblent 6.573 femmes adhérentes.

De son côté, le chercheur en pharmacie et biotechnologie à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, Adnane Remmal, a souligné l’importance majeure des plantes médicinales et aromatiques dans la recherche scientifique et la valorisation industrielle, en insistant sur leur rôle dans la santé publique et le développement durable. Le lauréat du Prix de l’innovation en 2015 a expliqué que l’exploitation de ces plantes constitue un levier essentiel pour relever les défis sanitaires liés à la résistance microbienne aux antibiotiques, grâce à l’extraction de composés naturels à efficacité thérapeutique.

Il a noté que ces plantes, qu’elles soient sauvages ou cultivées localement, peuvent être adaptées et cultivées durablement. Selon lui, la province de Boulemane dispose aujourd’hui de nouvelles variétés de plantes médicinales et aromatiques, notamment le safran, devenu une filière prometteuse, aux côtés de la région de Taliouine.

L’introduction d’autres espèces provenant de différentes régions du Maroc ou de l’étranger et leur culture dans la province pourrait, a-t-il estimé, renforcer l’offre locale et préserver cette richesse naturelle, tout en assurant une production importante et de qualité.

Concernant la valorisation des plantes médicinales et aromatiques, le chercheur a souligné l’importance de techniques telles que l’extraction à l’eau, l’extraction hydro-alcoolique, l’extraction par les huiles, ainsi que la distillation et le séchage, notant que ces méthodes ouvrent de vastes perspectives dans les domaines pharmaceutique, cosmétique, alimentaire et de la parfumerie.

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