Casablanca : lancement du Plan d’accélération de la formation professionnelle privée
Le Plan d’accélération de la formation professionnelle privée a été lancé, mercredi à Casablanca, par la Fédération de l’Enseignement Privé (FEP) de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et la Fédération Marocaine de l’Enseignement Professionnel Privé (FMEP), en collaboration avec le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.
Lancé lors d’une rencontre présidée par le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, et le président de la CGEM, Chakib Alj, ce plan, proposé par le Département de la Formation professionnelle du ministère, marque une étape majeure dans la consolidation du partenariat public-privé au service du développement des compétences au Maroc.
En effet, le programme s’articule autour de la diversification de l’offre et des modes de formation (apprentissage, cours du soir, nouveaux bénéficiaires), de l’amélioration du modèle d’organisation et de reconnaissance des diplômes, du développement des approches pédagogiques favorisant l’employabilité et de la refonte des mécanismes de soutien social aux stagiaires.
Réunissant l’ensemble de l’écosystème de la formation professionnelle privée, des représentants de fédérations professionnelles, de chambres professionnelles, d’établissements de formation professionnelle privés et de stagiaires, cette rencontre a été couronnée par la signature d’une convention de partenariat entre le ministère, la CGEM, la FEP-CGEM et la FMEP visant la promotion et le développement du secteur, ainsi que de la note ministérielle portant sur l’élargissement des cours du soir pour libérer le potentiel du secteur privé et permettre l’intégration de nouvelles catégories de bénéficiaires.
En outre, deux arrêtés relatifs à la qualification et l’accréditation pour renforcer le processus de qualité au sein des établissements de formation professionnelle privée et raccourcir le délai d’octroi des diplômes accrédités ont été signés.
Intervenant à cette occasion, M. Sekkouri a fait savoir que ce plan d’accélération de la formation professionnelle privée comprend une série de mesures concrètes, dont l’ouverture des cours du soir, un dispositif longtemps resté confiné.
“Dès cette année, ces cours pourront être dispensés dans l’ensemble des établissements de formation professionnelle privée, en particulier ceux accrédités, de 18h à 21h en semaine et de 9h à 17h le samedi”, a-t-il révélé, expliquant que cette mesure vise à offrir une solution aux personnes actives qui ne peuvent suivre des programmes en journée, tout en garantissant les mêmes standards pédagogiques.
M. Sekkouri a assuré que les diplômes délivrés ne feront aucune distinction entre cours suivis en journée ou en soirée, ajoutant qu’un dispositif de suivi et de contrôle a été instauré au niveau du ministère afin de veiller au respect des normes pédagogiques et de la qualité de la formation proposée dans ce nouveau cadre.
La deuxième mesure présentée, a-t-il poursuivi, concerne une révision en profondeur de la procédure d’accréditation. Le système actuel limitait l’accès aux diplômes accrédités aux promotions postérieures à la première, engendrant des délais préjudiciables pour les stagiaires. Le ministère prévoit ainsi d’inverser le mécanisme en matière de calendrier afin d’accélérer l’accès à l’accréditation et d’éviter que les apprenants ne soient pénalisés.
Ces avancées se matérialisent à travers une convention de partenariat avec la CGEM et les deux fédérations concernées, deux arrêtés, ainsi qu’une circulaire adressée aux responsables territoriaux en contact avec les établissements, a précisé M. Sekkouri.
D’après lui, l’objectif est d’ouvrir la voie à une contribution plus forte du secteur privé au programme gouvernemental de l’apprentissage “Tadaroj” qui ambitionne de former plus de 100.000 personnes dans plus de sept secteurs, notamment dans les nouveaux métiers du digital et d’autres filières en forte demande.
Pour sa part, M. Alj a affirmé que le plan d’accélération de la formation professionnelle privée, élaboré en concertation avec les fédérations, est un signal fort et porteur d’avenir.
Ce plan, a-t-il soutenu, marque une évolution fondamentale, consacrant la formation professionnelle privée non plus comme un acteur périphérique, mais comme un pilier central du développement du capital humain au Maroc.
La convention signée aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique nationale, a relevé le président de la CGEM, notant qu’elle formalise une alliance qui vise à aligner davantage l’offre de formation sur les besoins réels des entreprises, à renforcer les mécanismes d’assurance qualité, à professionnaliser la gouvernance et à mobiliser les branches professionnelles.
Elle permettra également de soutenir le développement de l’apprentissage, considéré comme un axe stratégique majeur, selon M. Alj qui a rappelé que les échanges tenus à cet égard avec les fédérations ont réaffirmé l’importance de ce modèle.
Secteur stratégique au cœur du développement des compétences, la formation professionnelle privée est consacrée par la loi n°13.00 comme partenaire stratégique de l’Etat. Ce secteur confirme désormais son rôle central dans l’employabilité des jeunes et l’accompagnement des mutations du marché du travail.
En 2024-2025, le secteur comptait 1.477 établissements, plus de 121.000 stagiaires et 132 filières couvrant des domaines variés (santé, digital et IA, services, industrie, BTP, tourisme, etc.). Le dispositif de reconnaissance a permis l’accréditation de 470 établissements, renforçant la qualité et la confiance dans l’offre privée.
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