Le Maroc, acteur clé de la paix et de la sécurité en Afrique (Arrouchi)

Le Maroc, acteur clé de la paix et de la sécurité en Afrique (Arrouchi)

Acteur clé de la paix et de la sécurité en Afrique, le Maroc est disposé à partager son expertise avec les pays du continent face aux menaces classiques et émergentes, a affirmé, jeudi, l’Ambassadeur, Représentant permanent du Royaume auprès de l’Union africaine et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi.

Guidées par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’État-major Général des Forces armées Royales (FAR), faisant du Royaume un acteur clé de paix et de sécurité dans le continent, les FAR demeurent résolument engagées à continuer d’accompagner les partenaires africains dans le renforcement de leurs capacités en matière d’Opérations de soutien à la Paix, a souligné le diplomate, qui conduisait la délégation marocaine aux travaux de la réunion ministérielle de la 17ème session ordinaire du comité technique spécialisé de l’UA sur la défense, la sûreté et la sécurité.

Il a, dans ce sens, fait observer que la contribution des FAR s’inscrit dans une approche intégrée visant à consolider les compétences collectives à travers des programmes de formation ciblés, des échanges d’expériences opérationnelles et le développement de savoir-faire essentiel tels que la planification opérationnelle, la gestion des crises et le soutien logistique dans toutes ses composantes.

À travers ses efforts bilatéraux faisant l’objet d’accords de coopération militaires et techniques établis ou en cours d’établissement avec près de 30 pays du continent, le Royaume joue un rôle important dans la consolidation de la capacité de ces pays à contribuer plus efficacement à l’effort collectif permettant de faire face aux défis sécuritaires communs, a-t-il enchaîné.

Il a cité, à titre d’exemple, l’accueil annuellement par les FAR dans les écoles militaires de l’armée de terre, des Forces Royales Air, de la Marine Royale et de la Gendarmerie Royale de plus de 2.000 stagiaires de différents niveaux provenant des pays africains pour des formations de différentes spécialités.

Dans le même sillage, de nombreuses formations spécialisées dans les Opérations de Paix ont été dispensées en 2025 couvrant des domaines essentiels, tels que la prévention des violences basées sur le genre, l’assistance médicale sur théâtre, la gestion opérationnelle ou encore l’utilisation d’équipements lourds, a poursuivi M. Arrouchi.

Il a noté que ces initiatives contribuent à l’harmonisation des savoir-faire, renforcent l’interopérabilité des forces africaines et consolident leur autonomie stratégique, améliorant ainsi leur capacité collective à prévenir et à gérer les crises.

Dans cette perspective, le Centre d’Excellence pour les Opération de Maintien de la Paix ambitionne de devenir une plateforme continentale de formation de référence, alignée sur les normes et standards de l’UA, afin de soutenir durablement ces dynamiques de renforcement des compétences, a encore dit le diplomate.

Il a souligné que les FAR organisent chaque année des exercices militaires multinationaux auxquels participent plusieurs pays africains, à l’instar des exercices “African Lion” et “Maroc Mantlet” visant à renforcer l’interopérabilité et le partage d’expériences et de bonnes pratiques dans les domaines opérationnel et de gestion de crises.

Concernant la lutte contre les menaces hybrides, notamment celles prenant essor dans le cyberespace, le Maroc s’emploie à renforcer les capacités cyber de ses partenaires, afin de consolider leur souveraineté numérique et leur résilience face aux défis sécuritaires émergents, a indiqué le diplomate.

À ce titre, le Royaume a accueilli, à ce jour, cinq réunions annuelles de l’Association Nationale Africaine de Cybersécurité (ANCA) sur les six rencontres organisées jusqu’à présent depuis la création de cette instance, a rappelé M. Arrouchi, relevant que ces occasions ont permis de consolider les axes de coopération, de définir les priorités continentales et d’élaborer des cadres d’action communs destinés à renforcer la résilience numérique de l’Afrique.

Par ailleurs, le Maroc a pris une part déterminante, en février 2025, dans l’installation sur son territoire de l’African National Cybersecurity Authority – Computer Emergency Response Team (ANCA-CERT), a-t-il ajouté, relevant qu’en tant que véritable centre continental de coordination, de prévention et de gestion des incidents cyber, cette structure témoigne d’une avancée majeure dans l’édification d’un système africain intégré de cybersécurité.

En accueillant cette plateforme stratégique, le Royaume met son expertise et son infrastructure au service d’une coopération régionale approfondie, favorisant le partage d’informations critiques et la consolidation d’une résilience collective, a expliqué l’ambassadeur.

Il a également rappelé que le Maroc accueille depuis trois ans GITEX Africa, rendez-vous continental et international visant à rassembler les principaux acteurs de la cybersécurité et de l’innovation numérique, faisant savoir que cet événement contribue à la valorisation du savoir-faire africain, au rayonnement du continent sur la scène technologique et à la création de nouvelles dynamiques de partenariat.

En marge de cet évènement, le Royaume organise un exercice régional d’envergure appelé “Drill” qui, combinant des sessions en présentiel et en ligne, mobilise plus de 400 participants issus d’administrations publiques, d’opérateurs d’infrastructures critiques et du secteur privé, a poursuivi M. Arrouchi, précisant que cet exercice vise à tester la réactivité des équipes face à des cyber-incidents simulés, à perfectionner la coordination interinstitutionnelle et à promouvoir une culture continentale de cyber-résilience.

Il constitue également un espace privilégié de développement des compétences pour les jeunes talents africains confrontés à des scénarios proches des réalités opérationnelles, a-t-il soutenu.

Dans le même esprit de coopération et de mutualisation des expériences, le Maroc organise annuellement le Forum Africain sur la Cybersécurité, qui s’impose comme une plateforme stratégique de dialogue et d’échanges, a-t-il poursuivi.

Il a fait savoir que cette rencontre réunit des décideurs publics, des experts techniques, des gestionnaires d’infrastructures critiques et des représentants du secteur privé autour de thématiques majeures : résilience numérique, protection des données, sécurisation des infrastructures critiques ou encore intégration de l’intelligence artificielle dans les dispositifs de sécurité.

Et de conclure que le Royaume reste disposé à contribuer aux différentes initiatives et Opérations de Soutien à la Paix et à l’édification d’un écosystème africain souverain et résilient, fondé sur la confiance numérique, tout en réaffirmant sa totale solidarité avec les pays du continent avec qui il partage les même valeurs et principes universels de paix et de sécurité sur la base du droit et de la légitimité internationaux.

Outre M. Arrouchi, la délégation marocaine comprend notamment le Directeur de l’Union africaine et des organisations régionales africaines au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Hassan Boukili.

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