Julian Assange arrêté par la police britannique

Julian Assange arrêté par la police britannique

Le lanceur d'alerte Julian Assange, réfugié depuis près de sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, a été arrêté ce 11 avril par la police britannique après la révocation de son asile par Quito.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a déclaré ce 11 avril que Julian Assange n'était «pas un héros» et qu'il n'était pas «au-dessus des lois».

En 2016 toutefois, l'Organisation des nations unies (ONU) avait exhorté la Suède et le Royaume-Uni à accepter ses conclusions selon lesquelles Julian Assange se trouvait de facto en détention arbitraire. «Les Etats qui revendiquent être à la pointe des droits de l'Homme devraient donner le bon exemple, même s'ils ne sont pas d'accord avec les conclusions des Nations unies», avait alors déclaré un des experts du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU.

Une accusatrice suédoise de Julian d'Assange demande la réouverture de d'une enquête pour viol datant de 2010, selon une déclaration de son avocate, Elisabeth Massi, à l'AFP. «Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l'enquête suédoise et qu'Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol», a-t-elle déclaré.

La Russie a accusé les autorités britanniques d'«étrangler la liberté» après l'arrestation par la police à Londres du fondateur de Wikileaks Julian Assange, réfugié depuis sept ans dans l'ambassade d'Equateur.

«Julian Assange, 47 ans, a été arrêté aujourd'hui, ce 11 avril, par des agents du service de la police métropolitain (MPS) à l'ambassade d'Equateur», a ainsi fait savoir Scotland Yard, expliquant que l'arrestation avait été menée en vertu d'un mandat de juin 2012 délivré par le tribunal londonien de Westminster Magistrates, pour non présentation au tribunal.

Julian Assange a été placé en garde à vue dans un commissariat londonien et sera «présenté au tribunal de Westminster dès que possible». Le président équatorien, Lenin Moreno, s'est expliqué dans la foulée sur sa décision.

Le ministre d'Etat britannique pour l'Europe et les Amériques, Sir Alan Duncan, a expliqué qu'il était «tout à fait normal» que Julian Assange se soumette aux tribunaux britanniques. «C'est à la justice de décider ce qu'il va se passer désormais», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Nous sommes très redevable envers le président équatorien pour son initiative et nous réjouissons d'une future relation bilatérale forte pour les années à venir

De longues années de privations

Julian Assange était réfugié depuis juin 2012 dans l’ambassade équatorienne à Londres, pour échapper à d’éventuelles poursuites des Etats-Unis. En 2010, il avait révélé de nombreux documents militaires et diplomatiques secrets américains obtenus par des lanceurs d’alerte.

Le 15 novembre 2018, WikiLeaks avait annoncé que Julian Assange avait été inculpé aux Etats-Unis. «Le département américain de la Justice révèle « accidentellement » l’existence de chefs d’accusation secrets (ou de projets de tels chefs d’accusation) contre le directeur de WikiLeaks Julian Assange, dans ce qui semble être une erreur de copier-coller dans une autre affaire également instruite dans le district est de la Virginie», avait annoncé l’organisation sur Twitter.

Si les poursuites en Suède contre Julian Assange pour viol et agression sexuelle ont été abandonnées en mai 2017, la justice britannique refuse de lever le mandat d’arrêt émis à son encontre, au motif qu’il n’a pas respecté en 2012 les conditions de sa liberté sous caution.

L’Australien de 47 ans redoute d'être extradé et jugé aux Etats-Unis pour la publication de documents secrets par WikiLeaks en 2010.

Agence

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