
Marrakech-Safi : Renforcement des infrastructures hydrauliques face aux défis de l’eau
La région de Marrakech-Safi, dont l’économie repose largement sur l’agriculture, le tourisme et l’artisanat, est confrontée aux défis de la raréfaction des précipitations et une pression croissante sur les ressources hydriques.
Pour y faire face, une multitude de barrages essentiels pour la gestion optimale des ressources en eau et la production d’énergie ont été réalisés ou en cours de réalisation dans le cadre de la politique de construction de barrages, que le Maroc poursuit, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Ces infrastructures stratégiques visent à sécuriser l’approvisionnement en eau, tant pour les besoins domestiques qu’agricoles, tout en protégeant les populations locales contre les risques d’inondation.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur de l’Agence du Bassin hydraulique du Tensift (ABHT), Mohamed Chtioui, a indiqué que jusqu’en 2002, la région ne comptait que deux grands barrages (Lalla Takerkoust et Moulay Youssef), appuyés par des réseaux traditionnels (seguias) dont la capacité s’est avérée insuffisante face aux sécheresses récurrentes, d’où la nécessité de recourir à de nouveaux ouvrages.
C’est ainsi que les projets de construction de barrage se sont succédé depuis 2005, pour pallier le déficit hydrique dans la région.
Le barrage Sidi Mohammed El Jazouli, d’une capacité de 13 millions m3 (Mm3) et un volume de régularisation de 24 Mm3, a marqué le début de cette dynamique, permettant d’alimenter Tamanar et les localités avoisinantes.
De son côté, le barrage Yacoub El Mansour sur l’oued Nfis, a renforcé l’alimentation en eau potable du Grand Marrakech avec un débit de 1 m3/s.
En 2014, SM le Roi Mohammed VI avait procédé à l’inauguration du barrage Abou El Abbas Sebti, réalisé sur l’oued Assif El Mal (province de Chichaoua), et dont l’objectif consiste à développer l’irrigation, renforcer l’alimentation en eau potable pour Chichaoua, Imintanout, Amizmiz, et des centres et douars avoisinants et protéger les zones et infrastructures aval contre les inondations.
Le barrage Moulay Abderrahmane (65 Mm3), inauguré par le Souverain en 2020, a, quant à lui, contribué à sécuriser l’alimentation en eau potable de la ville d’Essaouira et des zones rurales environnantes, illustrant l’engagement de l’État en faveur des territoires périphériques.
Pour sa part, le barrage Ouagjdit, construit dans la province d’Al Haouz, a été spécifiquement conçu pour protéger Marrakech des crues.
Pour ce qui est des projets en cours, le programme national 2020-2027 prévoit plusieurs barrages clés dans la région, notamment Aït Ziat (186 Mm3), dont l’achèvement est prévu en 2026.
De même, le barrage Boulaouane (66 Mm3) vise l’irrigation de 2.000 ha dans la province de Chichaoua, alors que le barrage Tassa Ouirgane (3 Mm3), lancé après le séisme de 2023, symbolise la résilience de la région.
En parallèle, 16 barrages collinaires sont en réhabilitation ou construction, comme celui de Ouled Salem à Safi. Ces ouvrages de plus petite échelle permettent une gestion décentralisée de l’eau, adaptée aux besoins locaux.
La région mise aussi sur les eaux non conventionnelles, notamment le dessalement et la réutilisation des eaux usées épurées, afin de diversifier ses sources et réduire la pression sur les nappes phréatiques.
La construction de barrages dans la région de Marrakech-Safi incarne une réponse intégrée et proactive aux défis climatiques et économiques. En conciliant sécurité hydrique, développement agricole et protection des populations, elle pose les bases d’une croissance résiliente et inclusive, tout en préservant un patrimoine naturel fragile.
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